COURRIEL-DOCUMENTA DU 14 FEVRIER 2003
Un Argentin meurt à Roissy d’un arrêt cardiaque pendant son expulsion
Une association met en cause la police aux frontières. Le retour lui fut fatal. Ricardo Barrientos, un Argentin né en 1950, devait être expulsé vers son pays à la suite de sa sortie de prison le 30 décembre. Il est mort avant que l’avion ne décolle de l’aéroport de Roissy. Il avait été embarqué à bord du Boeing 416 d’Air France à 22 h 30 accompagné par une « unité d’éloignement de la police aux frontières », précise le ministère de l’intérieur. Son expulsion ayant été préparée, il n’est pas passé par un centre de rétention. « La procédure normale a suivi son cours », précise le service de communication de la police nationale. La procédure « normale »veut en effet que le passager forcé soit embarqué avant les autres voyageurs et installé au fond de l’appareil. Là, il est entravé : menottes attachées dans le dos ou au siège, et de plus en plus souvent, selon les témoignages des personnels de bord, il est plié en deux, la tête sur les genoux, et maintenu dans cette position par deux policiers. « M. Barrientos a manifesté son refus d’embarquer quand il s’est installé mais il n’y a pas eu d’incident signalé par le pilote », assure la direction de la police nationale. Juste avant le départ, alors que tous les autres passagers ont pris place à bord, l’Argentin a été pris d’un malaise.
Là, les versions des faits divergent. La police aux frontières (PAF) assure que dès que les deux policiers se sont aperçus de l’évanouissement, ils ont averti le commandant de bord qui a fait débarquer le passager et a appelé le service médical d’urgence. Le médecin a alors constaté le décès et le corps a été transporté à l’Institut médico légal. « Il est décédé à l’extérieur de l’avion », insiste la direction de la police nationale. A l’inverse, selon les témoignages recueillis par l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), une fois que les policiers se sont aperçus que le corps qu’ils maintenaient était inerte, le commandant de bord a demandé si un médecin se trouvait à bord. « Ils ont amené le corps à l’avant sans ménagement. Le voyageur médecin a constaté l’arrêt cardiaque. Le corps a alors été débarqué », raconte Patrick Delouvin de l’Anafé. Le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été immédiatement saisi et a ordonné une autopsie. Elle a conclu à un arrêt cardiaque « classique ». Le commandant de bord a été entendu par la police et a pu regagner deux heures plus tard son avion et le faire décoller. Quatre autres membres de l’équipage sont restés au sol pour témoigner. « L’enquête est faite et a conclu à la régularité des procédures », assure la PAF. Quant aux conditions de maintien forcé du passager, elles sont habituelles : « Tout s’est passé dans les conditions réglementaires et légales », souligne la police nationale. Du côté des associations de défense des étrangers, rien n’est moins sûr : « nous craignons que cette « mort naturelle » ne se soit produite dans une position pas si naturelle.Est-ce que cette mesure de plier les gens en deux pour annihiler toute résistance est devenue une règle générale pratiquée par la PAF pour les expulsions ? », s’inquiète M. Delouvin. C’est en tout cas le premier décès lors de ce type d’opérations depuis dixans. En 1991, c’est un demandeur d’asile sri lankais qui avait trouvé la mort lors de son embarquement à bord de l’avion qui devait le ramener à Colombo. Là aussi, l’enquête avait conclu à un arrêt cardiaque. Depuis, la PAF avait dû observer un certain nombre de règles, dont l’arrêt de toute procédure, en cas de refus manifeste du passager. Et en cas de refus du commandant de bord.
Le Monde – édition du 8/1/03 – Sylvia Zappi
Mort dans l’avion d’un Argentin expulsé
Ricardo Barrientos est décédé dans l’appareil qui devait le ramener à Buenos Aires.
En France, le dernier décès lors d’une procédure d’expulsion remonte à 1991,ce fut celui d’un demandeur d’asile sri lankais à destination de Colombo. Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans, est mort à Roissy dans l’avion qui devait le ramener dans son pays. Cet étranger sans papiers, sous le coup d’une interdiction du territoire français notifiée par le préfet de l’Essonne, devait être expulsé vers Buenos Aires par le vol AF 416 de la compagnie Air France, le 30 décembre au soir. Il est ressorti sans vie de l’appareil où il avait été embarqué. La police aux frontières (PAF)assure qu’il s’agit d’une mort naturelle. Plié en deux. Ricardo Barrientos a été présenté à l’embarquement à 22 h 30, le lundi 30 décembre. «Il n’était pas très content de partir», convient la PAF. Comme souvent dans ce genre d’expulsion, il est amené à l’arrière de l’appareil par une brigade d’escorte, avant l’embarquement normal des passagers. Il est alors assis sur le siège central de la dernière rangée et plié en deux par deux policiers en uniforme qui le maintiennent dans cette position, en appuyant sur chacune de ses omoplates. «Cette méthode de faire plier en deux les étrangers renvoyés, de les oppresser pour les empêcher de crier et d’alerter les passagers est de plus en plus répandue», note l’Anafé, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers.«Juste avant le départ, il a été pris d’un malaise», note l’enquête depolice. Selon des témoins à bord, l’homme gesticulait et se débattait, comme c’est presque systématiquement le cas. «Puis il a arrêté de se débattre», se rappelle un passager. Les policiers ne réagissent pas immédiatement. «Cela a été un peu nébuleux», se souvient cette même source. Peut-être ont-ils imaginé que l’Argentin, comprenant que son expulsion devenait inévitable, abandonnait toute résistance ? Puis, alors que l’avion s’est totalement rempli, on demande un médecin à bord. Ricardo Barrientos est transporté, inerte, vers l’avant de l’appareil. Il est porté à l’horizontale, «comme un sac à patates», selon des témoins. Les passagers ne s’inquiètent pas vraiment. Un touriste sud-américain, médecin, vient l’ausculter et le déclare mort depuis une dizaine de minutes. Selon la police aux frontières, un médecin du service médical d’urgence est venu l’examiner sur la passerelle, à la sortie de l’avion maintenu au sol. Lui aussi constate le décès. Une autopsie a été pratiquée par l’Institut médico-légal de Paris qui conclut à une crise cardiaque. Selon la PAF, il n’y a pas eu de violences. «Aucun incident n’a été signalé par le pilote au moment de l’embarquement, ni avant ni après. La procédure a été respectée.» En l’absence d’autres versions que celle de la police, des interrogations demeurent cependant autour de ce décès ainsi que sur l’état de Ricardo Barrientos avant son embarquement. D’avis médical, une crise cardiaque est précédée de signes avant-coureurs qui auraient pu alerter son entourage. Les infarctus aussi brutaux sont rarissimes et précédés de très violentes douleurs thoraciques.
Drames. Ces dernières années, d’autres expulsions ont viré au drame. En septembre 1998, la jeune Nigériane Sémira Adamu, escortée par la police belge, avait péri lors d’une tentative de rapatriement particulièrement violente. Sa mort avait bouleversé la Belgique. En France, le dernier décès à bord d’un avion.
Par Charlotte ROTMAN, mardi 07 janvier 2003
Mort de deux hommes lors d’une expulsion à Paris
» La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde « , dites vous ? Les Sans Papiers en lutte vous demandent » d’accueillir la part de misère du monde créée par les multinationales françaises » : 300.000 Sans Papiers à régulariser. La nouvelle circulaire Sarkozy réédite le » cas par cas » que Chevènement a déjà expérimenté. Cette pratique révèle une République des quotas ethniques et préfectoraux, de l’arbitraire et de l’inégalité de traitement. Les valeurs et les principes de base de la République sont ainsi bafoués.
Le » pragmatisme du réexamen » de Sarkozy cache de plus en plus mal la réalité faite d’arrestations, d’expulsions, de traquenards débouchant sur la transformation séance tenante à la PAF » d’enquêtes sur le mariage » en arrestation et décision d’expulsion.
Le double langage et la répression conduisent à mort d’hommes : C’est le cas d’un argentin et d’un somalien, tous Sans Papiers, qui sont décédés suite à des tentatives musclées d’expulsion.
La CNSP lance un appel au réveil des démocrates et à l’opinion publique pour arrêter la République CRS de Chirac-Raffarin-Sarkozy.
Fait à Paris le 21/01/03
Mort d’un sans-papiers somalien lors de son expulsion
Mort d’un Somalien lors de son expulsion vers l’Afrique
Un ressortissant somalien, âgé de 24 ans, sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, est mort samedi des suites d’un malaise jeudi à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, a-t-on appris lundi de source judiciaire. La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, a fait un malaise à l’aéroport parisien au moment de son embarquement, jeudi à 23H00, dans un avion à destination de Johannesburg (Afrique du Sud), a-t-on indiqué de même source. Transporté à l’hôpital Robert Ballanger de Villepinte (Seine-Saint-Denis), le jeune homme est mort samedi après-midi, a-t-on indiqué de même source. La dépouille a été conduite à l’institut médico-légal (IML) de Paris pour y être autopsiée et déterminer les causes exactes de la mort. De source policière, on indique que le Somalien était arrivé en provenance de Johannesburg quelques jours plus tôt, à Roissy, seul et sans papier. Il avait fait une demande d’asile politique qui lui avait été refusée. Présentée comme une personne « très excitée », il avait dû être escorté par trois policiers de la police aux frontières (PAF) au lieu de deux habituellement. Avant son embarquement, il avait simulé deux malaises constatés par un médecin avant d’en faire un autre réel celui-là à bord de l’avion. Le service médical d’urgence de l’aéroport est intervenu dans l’appareil mais la victime est rapidement tombée dans le coma. Le parquet de Bobigny a diligenté l’inspection générale des services police des polices) pour une enquête administrative. Le 30 décembre, un ressortissant argentin de 52 ans, également sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière, était est mort d’une crise cardiaque à l’aéroport parisien de Roissy-Charles de Gaulle, alors qu’il allait partir à bord d’un avion pour l’Argentine. L’autopsie, pratiquée à l’IML, avait conclu à une mort naturelle. Aucune trace suspecte pouvant laisser penser à une autre cause du décès n’avait alors été décelée sur le corps et l’affaire avait été classée.
AFP | 20.01.03 | 19h48
Mort d’un sans-papiers somalien lors de son expulsion – communiqué de L’ANAFE
MORT DE DEUX ETRANGERS LORS DE LEUR ELOIGNEMENT A L’ AEROPORT DE ROISSY
L’Anafé, Association nationale d’assistance aux frontières aux étrangers, s’inquiète des décès de deux étrangers survenus en quinze jours au moment de leur éloignement : un Argentin reconduit vers son pays le 30 décembre 2002 et un Somalien refoulé vers l’Afrique du Sud le 16 janvier 2003. L’Anafé vient de saisir le Premier ministre après le décès de Ricardo Barrientos, un Argentin de 52 ans, qui était sous le coup d’une interdiction du territoire français. Amené dans l’avion par une brigade d’escorte, maintenu plié en deux sur un siège pour éviter qu’il ne s’agite trop et qu’il puisse alerter les autres passagers du vol, Ricardo Barrientos serait mort d’une crise cardiaque juste avant le décollage. Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête sur les causes de son décès. Dans sa lettre au Premier ministre, l’Anafé se fonde sur une recommandation de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe sur les expulsions d’étrangers adoptée le 22 janvier 2002. Cette recommandation demande aux Etats membres de prendre davantage de précautions. En effet, l’assemblée est « fortement préoccupée par le nombre de décès résultant des méthodes utilisées dans l’exécution des procédures d’expulsion forcée dans les Etats membres du Conseil de l’Europe ».
L’Anafé, association dont la mission est d’aider les étrangers maintenus dans les zones d’attente, en particulier à Roissy, rappelle que, depuis plusieurs années, elle ne cesse de s’inquiéter des brutalités policières rapportées en particulier au cours des tentatives d’embarquement forcé. Il ne s’agit en aucun cas d’une situation isolée mais bien d’une pratique qui nous est fréquemment dénoncée. Dans son courrier, l’Anafé invite le Premier ministre à saisir la Commission nationale de déontologie de la sécurité afin qu’elle puisse, d’une part, se déterminer sur les brutalités policières dont nous faisons état et, d’autre part, élaborer des recommandations sur les manquements constatés. L’Anafé se joint également à une plainte déposée par plusieurs associations auprès du Tribunal de grande instance de Bobigny.
COMMUNIQUE ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières)
Le 21 janvier 2003
DECES D’UN SANS PAPIER SUR LE VOL AF 990, LA RESPONSABILITE DE LA COMPAGNIE NATIONALE EST ENGAGEE
Un jeune somalien de vingt-quatre ans est décédé Samedi 18 Janvier suite à un malaise au bord d’un avion Air-France à destination de Johannesburg Jeudi 16 janvier. Ce malaise avait été précédé de deux autres avant son embarquement, ce qui n’avait pas empêché les forces de police de le monter violemment et contre sa volonté à bord de l’appareil. Ce décès est le deuxième en un moins d’un mois suite à un rapatriement de force sur un vol de la compagnie nationale. En 98 Monsieur Spinetta, Président d’Air-France, avait exigé du gouvernement français et du ministère de l’intérieur des garanties de précautions de sécurité qui entourent les personnes éloignées par la force. Le personnel d’Air-France en ayant assez des faits de brutalité fréquents à bord de leurs appareils lors des expulsions. Monsieur Cathala, responsable de la sûreté d’Air-France, avait d’ailleurs longuement lors de son audition au sénat le 30 Avril 1998 fait part de cet état de fait.
Aujourd’hui, force est de constater que la compagnie nationale laisse les forces de police pratiquer des actes barbares en toute impunité. (exemple, maintient du passager menotté quarante-cinq minutes plié en deux, ceinturé par un velcro de contention, avec une forte pression sur les épaules, éventuellement drogué, et « si nécessaire » un coussin sur le visage…).
Nous exigeons :
– de la compagnie nationale d’Air-France, l’embargo de toutes expulsion sur ses vols. Nous considérons, en effet, que sa responsabilité est engagée et qu’elle ne peut continuer à assister à de telles atteintes à l’intégrité physique et à des sévices pouvant aller jusqu’à la mort du passager expulsé, dans le plus grand silence.
– que soit rendue publique les résultats de l’enquête diligentée par l’inspection générale des services de la police des polices concernant ce décès.
– Monsieur Spinetta, Monsieur Sarkozy, Cessez de violer les droits de l’homme.
Pour la deuxième fois en moins d’un mois, une personne sans papiers est assassiné par l’Etat au cours de son expulsion. Après un sans-papier argentin, Ricardo Barrientos, mort le 30 décembre à Roissy, c’est au tour d’un sans papiers somalien de subir jusqu’à la mort la violence de l’Etat, encore une fois à Roissy. L’Etat et la police de l’air et des frontières, aux méthodes musclées, violentes et humiliantes (usage de coussin et de baillon pour étouffer les cris de leurs prisonniers lors de l’expulsion, méthodes de contention impliquant le fait de « plier en deux » un passager pour l’empêcher de s’exprimer), ont une nouvelle fois les mains couverte du sang de sans papiers.
Quelles que soient les raisons médicales de la mort de ces sans papiers, l’État en porte seul la responsabilité. S’il n’avait tenté de les expulser, ceux-ci serait toujours en vie aujourd’hui. Et il est permis de se demander ce qu’il se passe aujourd’hui à Roissy pour que l’on assiste à deux morts aussi rapprochées. Nous n’acceptons ni la thèse d’un accident qui ne saurait être exposée eut égard de la violence des expulsions, ni celle de la « bavure ». Mettre fin à la vie d’un individu, ce n’est pas une bavure, c’est au mieux un homicide involontaire, au pire un assassinat.
Nous constatons depuis plusieurs mois la multiplication des actes de violences des forces de l’ordre, dans un climat de paranoïa sécuritaire et d’impunité policière. Deux autres sans papiers sont également morts à Calais en décembre, L’un est mort écrasé par une voiture alors qu’il fuyait des forces de polices qui mènent une campagne de terreur dans la région de Calais. Nous constatons également l’offensive de Nicolas Sarkozy contre les sans papiers (calaisis, expulsions de camps de roms, arrestations de sans papiers sur des manifestations à Lille, traquenards policiers pour les sans papiers candidats aux mariages…). Pour nous ces morts sont le résultat de la politique raciste de l’Etat et d’un horizon sécuritaire et répressif qui voit se multiplier les violences, pour flatter le sentiment réactionnaire d’une partie de la population. Cet assassinat n’est que la part visible d’un système barbare de gestion de l’immigration, qui, des centres de rétentions, au pays d’arrivée réserve la prison, la violence où la mort aux hommes et femmes qui en sont victimes (Guerres, assassinat politique, menaces, emprisonnement dans les pays d’origines, condition indignes et humilante de rétention, tabassage, voir meurtre ici).
Nous n’oublierons pas, et nous appelons les individu-e-s auquel-le-s il reste une conscience à exprimer leur révolte contre ce qui se fait en leur nom, contre ce crime qui veut que parce qu’une personne n’est pas en possession d’un bout de papier, on peut l’assasiner dans l’apathie générale. Les frontières des Etats et des patrons,tracées avec le sang des populations, ne sont pas les nôtres…
Aucun être humain n’est illégal ! Liberté de circulation et d’installation ! Abrogation des lois xénophobes, racistes et sécuritaires (Pasqua Debré Chevènement, LSQ, loi Perben, LSI) !
25 janvier : manifestation contre la répression, les expulsions, les centres de rétention.
A Coquelles (c’est le ce centre de rétention de l’agglomération de Calais et du tunnel sous la Manche). 15h place de Coquelles.
A l’appel de : FA (Boulogne- Lille), la Mouette enragée (Boulogne), CNT (Calais, Boulogne, Lille), Collectif anti-sécuritaire (Lille : APU-Moulins, Comité des Sans Papiers 59, FA, MRAP-Lille, Sud Education-Lille, LCR-Lille, Ras l’Front-Lille…)
APPEL DE SOUTIEN
aux militants des Collectifs contre les expulsions
22 septembre 1998
Pour s’être opposée à son expulsion, Semira Adamu a été étouffée à mort
Pour avoir demandé asile à la Belgique, 74 Roms ont été piégés à Gand et déportés collectivement le 4 octobre 1999. Aujourd’hui encore, des demandeurs et demandeuses d’asile et des sans papiers sont quotidiennement incarcérés et expulsés dans la violence. C’est pour avoir participé à des actions non violentes visant à dénoncer et à entraver cette « politique », que 26 membres et sympathisants du Collectif Contre les Expulsions ont à répondre aujourd’hui d’un total de nombreux chefs d’inculpation. Les étrangers sans papiers sont traités en criminels. Par ces inculpations, on fait de même avec ceux qui les soutiennent. Après l’assassinat de Semira Adamu, le ministre de l’Intérieur avait désignéle Collectif Contre les Expulsions comme véritable responsable du crime. Alors que le procès des gendarmes au coussin n’a pas encore eu lieu et que celui des responsables n’a jamais été envisagé, le procès des résistants la politique dont est morte Semira va commencer. Cela signifie-t-il que sera renouvelée cette accusation obscène ? En tout état de cause, la procédure judiciaire engagée contre le Collectif est un exemple de procès politique à peine déguisé. Elle vise, en le criminalisant, à discréditer le mouvement contre les centres fermés et la politique d’expulsion des sans papiers, banalisant du même coup l’arbitraire administratif et la brutalité policière.Nous affirmons notre solidarité avec l’action du Collectif. Nous refusons une « politique de l’immigration » qui se traduit par l’enfermement et les expulsions. Nous dénonçons la réalité d’une Europe forteresse. En conséquence, nous demandons l’arrêt des poursuites contre les militants anti-expulsion, la vérité sur la mort de Semira Adamu et la condamnation de ceux qui en portent la responsabilité politique et policière. Dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux, nousrappelons que la contestation politique est un droit fondamental.